Les réclamations à la suite d'incendies et de défaillances de véhicules routiers sont généralement bien connues du public et des professionnels de l’assurance. Il existe cependant une catégorie de véhicules/machinerie qui est tout aussi sujette à des dommages par incendie ou des défaillances. Il s’agit des équipements de ferme ou de foresterie. Ceux-ci ne concernent pas exclusivement les véhicules. Il existe dans ces domaines, surtout en agriculture, des machines fixes qui peuvent tout aussi bien faire l’objet de réclamations onéreuses. Un exemple de ceci serait les séchoirs à grains alimentés au propane.
Parmi les facteurs à l’origine des incendies survenant sur les séchoirs à grains, mentionnons :
- l’accumulation et l’allumage subséquents de débris d’agriculture ou d’abattage d’arbres près de surfaces chaudes telles que des moteurs, des systèmes d’échappement, des courroies et divers composants en rotation (usés ou mal entretenus);
- les défaillances électriques provoquant l’allumage de débris ou encore de fluide combustible qui s’échappe par suite d’une défaillance d’une pièce mécanique;
- l’acte intentionnel.
Même dans les cas où les restes post-incendie de la machinerie sont dans un état de destruction avancée, l’expert en investigation technique peut souvent identifier à tout le moins une cause probable, sinon une cause précise de la perte, qu’elle soit de nature électrique ou mécanique. Ceci pourrait dans bien des cas mener à un recours favorable, par exemple, contre un fabricant ou encore un réparateur étant intervenu récemment sur la machinerie en question.
De plus, il est important de savoir que beaucoup de machines forestières (et de plus en plus de machines agricoles) possèdent un système d’extinction automatique (généralement à poudre) muni également d’un dispositif de déclenchement manuel. Bien que ces systèmes réussissent souvent à limiter les dommages dans le cas d’un incendie, les systèmes eux-mêmes peuvent subir une défaillance et n’être d’aucun secours pour freiner la progression d’un incendie. Ces systèmes possèdent plusieurs composants qui peuvent chacun subir une défaillance de façon spécifique, parfois à la suite d’un entretien inadéquat. Dans ce dernier cas, un recours, par exemple, contre un atelier mécanique ayant fait l’inspection périodique obligatoire du système d’extinction pourrait être envisageable.
À l’occasion, l’analyse du cas peut être facilitée en raison de rappels connus sur certains équipements pour des problèmes pouvant mener à un incendie. L’expertise du véhicule pourrait donc permettre d’établir un lien entre l’incendie et ces rappels, afin encore une fois d’enclencher un processus de recouvrement.
Les défaillances mécaniques et électriques peuvent survenir à n’importe quel moment, peu importe l’âge de l’équipement. Un incendie attribuable à ces défaillances peut survenir même lorsque le véhicule n’est pas en marche, puisque des circuits électriques peuvent demeurer sous tension. De plus, l’arrêt d’un équipement peut permettre l’augmentation de la chaleur d’un composant pour un certain temps étant donné l’absence du facteur de refroidissement généré par le mouvement de la machinerie ou de la ventilation mécanique disponible en fonctionnement. Une fuite d’un fluide combustible survenue avant l’arrêt pourrait donc s’allumer quelques instants après celui-ci.
À la suite d'une étude attentive des faits, l’expert en investigation technique sait reconnaître les nombreux indices permettant d’établir la cause d’un incendie ou d’une défaillance soudaine d’un équipement. Même dans certains cas où l’épave de la machinerie présente des signes d’endommagement avancé, il est souvent possible d’identifier l’origine et la cause de l’évènement ayant mené à la perte. Ce type de perte représente malheureusement dans bien des cas des montants considérables pour les assureurs vu la nature typiquement dispendieuse des équipements spécialisés dont il est question dans cet article.